Informations générales
La maladie de Theiler, également appelée hépatite sérique équine, a été décrite pour la première fois en 1919 par un vétérinaire suisse. Il s’agit d’une forme d’hépatite fulminante particulièrement redoutée, le plus souvent mortelle. Un lien avec l’administration de produits dérivés du sérum équin (tels que le plasma, l’antitoxine botulinique ou le sérum antitétanique) était établi dès le départ : classiquement, une insuffisance hépatique aiguë survenait 4 à 10 semaines plus tard, avec une incidence variant de 1 à 18 % au sein d’un même lot.
Pendant longtemps, la cause exacte était inconnue. Étant donné certaines similitudes avec le virus de l’hépatite humain, on a suspecté qu’il pourrait s’agir d’un virus transmissible. Comme des chevaux n’ayant jamais reçu de produits sanguins tombaient eux aussi malades, on a suspecté l’existence d’un virus pouvant se transmettre aussi bien par le sang que de manière horizontale. Initialement, un flavivirus (TDAV) a été identifié comme cause possible, mais des analyses de nombreux échantillons ont ensuite permis de confirmer de manière définitive que le Parvovirus équin était l’agent responsable, tandis que d’autres hépacivirus n’étaient détectables que sporadiquement.
Ces dernières années, deux virus principaux ont été identifiés comme responsables de maladies hépatiques chez le cheval :
- Parvovirus équin
- Hépacivirus équin
Hépatite à Parvovirus équin (EqPV-H)
Anciennes dénominations : maladie de Theiler, hépatite sérique, nécrose hépatique aiguë
Transmission :
- Biologique (par produits sanguins ou plasmiques contaminés ; aujourd’hui strictement testés)
- Nasale (contacts étroits, surtout animaux à forte charge virale)
Clinique :
- Généralement asymptomatique ou formes bénignes
- Dans les cas graves : léthargie, anorexie, ictère, symptômes neurologiques, coliques, insuffisance hépatique – mortalité élevée dans ces cas
Diagnostic :
- Augmentation des enzymes hépatiques
- Détection du virus par PCR dans le sérum, le plasma, le sang ou la biopsie hépatique ; confirmée par les enzymes hépatiques (AST, SDH, GLDH)
Traitement : aucun traitement spécifique, uniquement supportif
Pronostic : favorable dans les cas bénins, mauvais en cas de forme fulminante
Biosécurité : isolation des chevaux affectés recommandée (4 à 8 semaines), car une transmission directe de cheval à cheval a été démontrée.
Hépacivirus équin (EqHV)
Transmission :
- Biologique (produits plasmatiques)
- Probablement par les insectes (surtout printemps–automne)
- Autres voies de transmission, comme verticale ou sexuelle, encore incertaines
Clinique :
- Aigu : généralement asymptomatique, le virus est généralement éliminé en 20 semaines
- Chronique (~20 %) : infection prolongée, symptômes bénins et non spécifiques jusqu’à insuffisance hépatique
Diagnostic : détection du virus par PCR (sérum, plasma, biopsie hépatique)
Traitement : aucun traitement spécifique ; mesures de soutien. Les corticostéroïdes ne sont pas recommandés
Pronostic : très variable – de la guérison complète à l’infection stable ou à l’insuffisance hépatique
Biosécurité : prévention complète difficile en raison de la prévalence élevée (environ 40 % aux États-Unis) ; séparation recommandée surtout pour les poulains
Diagnostic
Depuis 2025, l’Institut de virologie de la Faculté Vetsuisse à Zurich propose commercialement un test PCR pour les virus de l’hépatite (parvovirus, hépacivirus, virus de l’hépatite B). Vous trouverez le formulaire de demande ici.
Des échantillons de chevaux peuvent être envoyés à l'Université de la Ruhr à Bochum afin d'être analysés pour le parvovirus et l'hépatite équins. La détection d'anticorps dans le sérum ainsi que la détection de virus par PCR dans le sang et le foie sont possibles. Vous trouverez ici de plus amples informations.
Liens utiles
- AAEP Guideline Equine Parvovirus-Hepatitis Virus
- Un article de synthèse passant en revue tous les hépacivirus connus en ce moment chez le cheval et leurs conséquences est disponible ici.