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Berne, 28.03.2024

SARS-CoV-2 chez les chevaux

Il n’est pas prévu de soumettre les animaux domestiques (y compris les chevaux) à un test de dépistage du SARS-CoV-2

Le SARS-CoV2, le virus la maladie COVID-19, est un sujet omniprésent. Si des cas isolés d’infection d’animaux, surtout de chats, ont été publiés, les animaux ne sont pas considérés comme des vecteurs de cette l’épidémie. L’ASVLD, l’ASMPA et la SVS approuvent la recommandation de l’OSAV selon laquelle les chiens, les chats ou les autres espèces animales ne devraient pas pour l’instant faire l’objet de tests de dépistage du SARS-CoV-2 (FAQ de l’OSAV -> Domaine vétérinaire), notamment pour les raisons suivantes :

  • le résultat du test effectué chez un animal malade n’a pas d’incidence sur la thérapie ou le pronostic;
  • il existe un risque que les animaux soient négligés, remis à des tiers ou lâchés (risque lié à la protection des animaux);
  • les tests ne sont effectués que de manière restrictive et selon des critères prédéfinis même pour les êtres humains;
  • la validation d’un test commercial pour les animaux domestiques n’est pas terminée;
  • il n’existe pour l’instant pas d’indices d’une transmission du SARS-CoV-2 d’animaux domestiques à l’être humain.

 

Au cas où devriez malgré tout être confronté avec un résultat positif au SARS-CoV-2 d’un test RT-PCR, la Faculté Vetsuisse de l’Université de Zurich a élaboré un aide-mémoire comprenant des recommandations sur la manière de procéder. Veuillez noter que tous les résultats positifs doivent être confirmés par l’Institut de virologie et d’immunologie (contact: info@ivi.admin.ch). Tout envoi d’échantillons en vue du test diagnostique du SARS-CoV-2 doit être conforme à la norme UN3373 (matière biologique, catégorie B).

Pour gagner des connaissances sur le SARS-CoV-2 chez différentes espèces animales (y compris le cheval) et pour établir des recommandations d’hygiène dans le domaine vétérinaire en ce qui concerne le traitement de ce virus, la Faculté Vetsuisse de Zurich réalise actuellement un projet de recherche autorisé par l’Université de Zurich (contact: corona-at-vetlabor.ch).

Virus de l’hépatite chez le cheval

La maladie de Theiler (hépatite associée au sérum), nommée d’après le vétérinaire suisse qui a décrit le premier cette maladie chez les chevaux en 1919, est une hépatite fulminante redoutée, le plus souvent fatale. La raison a longtemps été incertaine, mais le lien à l’administration de produits à base de sérum chevalin (par ex., plasma, antitoxine botulinique ou sérum antitétanique) a été bientôt connu. Une insuffisance hépatique aiguë survient environ quatre à dix semaines après l’administration d’un tel produit. L’incidence chez les chevaux qui ont reçu des produits sanguins du même lot se situe entre 1 et 18 %. Cependant, des animaux sont tombés malades sans avoir reçu de tels produits. C’est pourquoi il a été supposé que qu’un virus se transmettant aussi bien par le sérum chevalin que de manière horizontale entre chevaux soit à l’origine de la maladie. La période d’incubation et les constatations histopathologiques ressemblent beaucoup à celles de l’hépatite B humaine.

 

Un groupe de chercheurs travaillant avec Dr Tom Divers à Cornell a découvert il y a quelques années un flavivirus qui pouvait entrer en ligne de compte comme cause ; il a donc été appelé Theiler’s Disease Associated Virus (TDAV). Des examens supplémentaires effectués par les mêmes chercheurs ont toutefois permis d’identifier un autre virus, un parvovirus, et de confirmer que celui-ci était la cause de la maladie de Theiler. L’analyse de nombreux échantillons de chevaux frappés par l’hépatite associée au sérum a montré la présence du parvovirus équin dans tous les cas, alors que d’autres hépacivirus (pégivirus équin, hépacivirus équin) et le TDAV n’ont pu être mis en évidence que dans des cas isolés. Un article de synthèse passant en revue tous les hépacivirus connus en ce moment chez le cheval et leurs conséquences est disponible ici.

 

L’Université de médecine vétérinaire à Vienne et l’Université de la Ruhr à Bochum mènent actuellement des études sur la présence de la maladie en Allemagne et en Autriche

 

Mise à jour des recommandations pour la gestion des parasites chez les chevaux en Suisse

Un groupe d’experts en parasitologie et les Facultés Vetsuisse des Universités de Zurich et de Berne ont mis à jour en commun l’aide-mémoire pour la gestion des parasites chez les chevaux en Suisse. Le nouvel aide-mémoire est disponible ici (et sur la page d’accueil d’Equinella, sous « Thèmes »). Une version destinée aux propriétaires est en cours d’élaboration.

 

À l’étranger

Peste équine africaine en Thaïlande

Le nombre de chevaux concernés a fortement augmenté depuis que le premier cas de peste équine africaine avait été constaté fin mars 2020 en Thaïlande. Des centaines de chevaux sont entre-temps morts de la maladie et le virus (African Horse Sickness Virus, AHSV) s’est propagé dans le pays. Le résumé de l’OIE présentant les chiffres actuels est disponible ici.

 

Selon les dernières indications de l’OIE, il s’agit là de l’AHSV du sérotype 1. C’est d’autant plus étonnant que ce sérotype n’a encore jamais été mis en évidence en dehors du continent africain. On ne sait pas pour l’heure comment l’AHSV a pu s’introduire en Thaïlande. Des investigations épidémiologiques sont en cours. En Thaïlande, les chevaux sont entre-temps vaccinés par un vaccin vivant atténué. La vaccination est obligatoirement suivie d’une quarantaine de 30 jours derrière la moustiquaire, afin d’empêcher une propagation possible de la souche vaccinale. Vous trouverez ici un rapport de situation. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter le bulletin Radar de l’OSAV.

 

En Europe, la présence de l’AHSV a été la dernière fois attestée à la fin des années 80 en Espagne et au Portugal. En 2020, des foyers d’AHS ont déjà été signalés au Cameroun et en Éthiopie.

Document du mois

Parvovirus à l’origine de la maladie de Theiler

Ce mois-ci, il s’agit du premier rapport de cas européen consacré à un foyer de la maladie de Theiler provoqué par des parvovirus équins. Ce document est disponible ici.

 

Selon les connaissances actuelles, le parvovirus équin est considéré comme la cause de la maladie de Theiler. En Europe, il n’a pas encore été mis en évidence dans des échantillons prélevés sur les chevaux concernés par la maladie. Les auteurs de la publication en question ont examiné si le parvovirus équin pouvait être mise en évidence dans les échantillons de foie prélevés sur quatre chevaux tombés malades dans un foyer apparu en 2018-2019 en Slovénie. Tous les chevaux présentaient des symptômes classiques de la maladie de Theiler : l’ictère et l’insuffisance hépatique. Trois chevaux présentaient de plus des signes d’encéphalopathie hépatique. Trois sur quatre chevaux avaient été traités par l’antitoxine tétanique et le quatrième était voisin d’étable d’un des autres chevaux. Il a fallu euthanasier tous ces chevaux en raison de la gravité de la maladie ; le diagnostic a été confirmé par un examen histopathologique. Le parvovirus équin a pu être mis en évidence dans le foie de ces quatre chevaux ainsi que dans les trois antitoxines tétaniques. Plusieurs souches de virus ont même été trouvées dans un produit. 


Message à retenir :

  • La maladie de Theiler est rare, mais le plus souvent mortelle et peut aussi se déclarer sous forme de foyers.
  • Les produits disponibles dans le commerce contenant du matériel biologique équin peuvent être infectés par des parvovirus (par ex., plasma, sérum antitétanique) et, le cas échéant, déclencher la maladie.
  • Une transmission de cheval à cheval par des vecteurs (par ex. moustiques) est également probable